La prophétesse Suzette Labrousse : une vocation religieuse
Suzette Labrousse qui naquit le 8 mai 1747 en Dordogne, dans le petit bourg de Vanxains se tourna très tôt vers la quête de Dieu marquée en particulier par l’éducation maternelle, stricte, fondée sur l’idée de condamnation divine. La jeune Suzette Labrousse attendait impatiemment quelque manifestation divine à travers une apparition qu’elle espérait au détour d’une ruelle, à travers un arbre : encore de l’ordre d’une recherche matérielle du Créateur, elle fut bien à la peine voyant que ce dernier ne se manifestait pas. Très éplorée devant le mutisme de ce Dieu tant idolâtrée, elle se tourna vers Jésus-Christ, dès l’âge de neuf ans et n’eut de cesse de vouloir s’infliger les pires privations et châtiments durant des années s’attirant une sacrée renommée par delà son village pour cette ferveur.
La pensée réformatrice de la prophétesse Suzette Labrousse
Déjà traversée de visions, Suzette Labrousse conjuguera ces dernières avec un militantisme religieux réformateur. N’avait-elle pas annoncée que Louis XVI ne serait pas remplacé au trône – même si le Dauphin naquit – et qu’on assista à la mort de Louis XVII à la prison du Temple en 1795 ? Elle milita par ailleurs pour une réforme du Clergé et de la direction des affaires religieuses. Menant un combat pour que le Pape abandonne son pouvoir temporel et se tourne résolument vers le spirituel originaire, elle sera enfermée au château-Saint-Ange à Rome avant d’en être expulsée. Certains verront dans ce combat religieux de Suzette Labrousse, une lutte en creux annonçant la Révolution pour la promotion des idées de Liberté, Egalité, Fraternité puisqu’elle s’opposait au pouvoir temporel du Pape…rien n’est moins sûr…
La prophétesse Suzette Labrousse et la fin du XVIIIème siècle
En tout cas, le parcours de Suzette Labrousse décédée en 1821 s’inscrit dans le contexte de ce XVIIIème siècle bouillonnant d’idées neuves en conflit avec des croyances anciennes. Suzette Labrousse aura navigué dans les franges de la folie religieuse et la clairvoyance d’une pensée réformatrice, selon le point de vue des religieux puristes. D’aucun y verront une prophétesse digne d’intérêt tandis que d’autres la jugeront poussive ce qui dénote toute l’ambivalence de la postérité de Suzette Labrousse considérée comme la nouvelle Jeanne D’Arc soit alors comme « dinde du Périgord »… Toute l’intrication des courants de ce siècle ainsi résumée, qui voyait se télescoper prophéties encore fragiles, interrogations religieuses et idées novatrices.
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