L’histoire du Mage Edmond
Jules Charles Ernest Billaudot, que l’on surnommait « le Mage Edmond » a été l’un des grands voyants du XIXème siècle. Des consultants de renom –Alexandre Dumas, Victor Hugo, Napoléon III- ont fait appel à ses lumières. Jules Charles Ernest Billaudot a vu le jour en 1829 à Poilly- sur – Serein, dans l’Yonne. Durant son enfance, le petit Jules Charles Ernest entendait des voix. Il avait aussi des flashs, des ressentis. Sa grand-mère a joué un rôle important dans son développement de jeune médium. Elle l’a incité à développer ses facultés extrasensorielles. Elle lui a donné confiance en lui. À l’âge de 16 ans, le jeune homme a dessiné son propre oracle divinatoire. Les cartes ont été peintes à la gouache, d’après des dessins naïfs.
Son jeu de cartes divinatoires, qui a été son fidèle allié lors de ses consultations de voyance, a connu un destin inouï. Au XXème siècle, Marcel Belline, autre grand voyant de l’histoire, a en effet trouvé son oracle dans la cave de l’une de ses consultantes. Sorti de la poussière et de l’abandon, le jeu a été remanié, puis imprimé selon les souhaits de Marcel Belline. L’oracle de Jules Charles Ernest Billaudot, est ainsi devenu « l’Oracle de Belline », un jeu de cartes divinatoires que de nombreux professionnels de la voyance utilisent aujourd’hui. Esteban FREDERIC propose par ailleurs une formation à l’oracle de Belline pour ceux souhaitant apprendre cet art divinatoire.
Son destin l’attend à Paris
Jules Charles Ernest Billaudot est monté à Paris à l’âge de 15 ans, avec son cousin Leopold. Lui, qui était déjà sollicité par l’élite de la capitale, pour ses dons de clairvoyance stupéfiants, a décidé tout naturellement d’ouvrir son cabinet de voyance au 30, rue de la Fontaine Saint-Georges, au cœur du 9ème arrondissement. Au fil des années, ce sont les grands de ce monde qui ont fait appel à ses services. Alexandre Dumas, Napoléon III, l’impératrice Eugénie, Victor Hugo ont fait partie de sa clientèle.
Grâce à sa grande renommée, il a ensuite pu s’installer près des Champs-Elysées. Féru d’ésotérisme, d’astrologie, de cartomancie, et de chiromancie, il était doté d’une grande curiosité intellectuelle. Cet homme, que l’on a rapidement appelé « le Mage Edmond », a passé de nombreuses heures à peaufiner ses connaissances ésotériques. Il plongeait à corps perdu dans des livres dédiés à l’histoire des sciences occultes, à la kabbale, à la nécromancie. Solitaire, il aimait ce temps réservé à son évolution personnelle.
Il recevait ses consultants l’après-midi. C’était la règle. Son mode de vie. Dans les années 1860, le mage Edmond a atteint son apogée. Bien entendu, cela a réveillé quelques jalousies, mais il ne s’en souciait guère, car il était concentré sur sa mission et sa passion. Il a écrit plusieurs livres dont « La Chiromancie d’Edmond » et « L’urne du destin », afin de partager son savoir et son expérience.
Des pré dictions qui sèment le trouble
Le Mage Edmond était un homme admiré, en raison de la justesse et la pertinence de ses prédictions. Pour l’anecdote, il aurait prédit à Louis Bonaparte la défaite militaire de Sedan, ainsi qu’une carrière fabuleuse au grand écrivain Alexandre Dumas. L’homme au sixième sens exacerbé avait également des ressentis sur son époque. Il a prédit à ce titre la première Guerre mondiale, des dizaines d’années avant l’arrivée de cet événement sanglant. Il a raconté qu’il voyait des obus, des tranchées, des aéroplanes, des morts en cascade… Oui, Le Mage Belline voyait avec une longueur d’avance sur son temps, la destinée de ses semblables.
Sentant sa fin arriver, il a ressenti le besoin de revenir sur la terre de son enfance. Le Mage Edmond a quitté Paris, pour vivre à La Chapelle-vieille-Forêt, près de Poilly – sur –Serein. Retour à la nature, à la simplicité. Il a consigné ses dernières volontés en 1879, dans son testament. Il a voulu léguer à la ville d’Auxerre plus de 120 de ses livres, dont certains étaient d’une grande valeur et très anciens. Ses souhaits ont été respectés.
Le Mage Edmond, qui a tant donné de son vivant, s’est éteint en 1881, à l’âge de 52 ans.
Propos recueillis par Anne BOUQUET
Merci pour ces informations intéressantes
Bien cordialement
Jean Louis