L’époque du Moyen-Âge a été pour le moins ambiguë. La voyance était interdite car jugée contraire à la volonté divine, et pourtant elle a connu un très bel essor. De nombreux arts divinatoires ont en effet vu le jour au temps des chevaliers.
Il était mal vu, mais vraiment très mal vu de pratiquer la voyance au Moyen-Âge… Des têtes pouvaient tomber. On pouvait même vous brûler au nom de Dieu…Oui, c’était une sale époque pour les devins. La voyance était bannie. Elle était jugée maléfique.
L’Église interdit la voyance
Qui a interdit la voyance en ce temps-là ? : le Clergé. La religion chrétienne s’est appuyée sur l’Ancien Testament et les lois hébraïques pour mettre la voyance sur le banc des accusés. Elle expliquait que recourir à la divination ou à la voyance était contraire au premier commandement : « Tu n’auras pas d’autres Dieux devant moi ». Comprenez qu’il fallait avoir foi en son avenir car il était remis entre les mains de Dieu. C’était donc un péché d’avoir recours à la voyance, car celles et ceux qui voulaient connaître leur destin, agissaient contre la confiance en Dieu. Pour les membres du clergé, l’avenir était ouvert. L’homme devait se sentir protégé par Dieu.
La superstition, qui était considérée comme une déviation du sentiment religieux, était proscrite. Pour aller plus loin, le 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII a fait publier une lettre, une « bulle papale », « Summis desiderantes affectibus », qui a ordonné l’organisation d’une chasse aux sorcières. Cette dernière a fait plus de 100. 000 victimes en France durant les XV et XVIe siècles.
N’importe qui pouvait être accusé de sorcellerie sans aucune preuve. Entre la voyance et la sorcellerie, la frontière pouvait être floue, alors les extralucides ont du se montrer très discrets pour échapper aux foudres du Clergé…
L’essor des arts divinatoires
Avant d’aborder les différents arts divinatoires, expliquons qu’au Moyen-Âge, les autorités donnaient des ordres, mais elles ne suivaient pas forcément leurs propres recommandations… La voyance était mal vue, elle était même condamnée et interdite. Et pourtant, derrière les portes du clergé, dans les demeures des grands nobles, les devins étaient là et conseillaient les grands de ce monde.
Surprenant non ? Cet adage « Faites ce que je dis et pas ce que je fais » peut finalement se conjuguer à chaque siècle. Les membres de l’Église cherchaient donc des présages dans les Écritures saintes, les Nobles écoutaient avec ferveur des voyants et des astrologues dont le plus célèbre fut Nostradamus.
La voyance s’immisçait derrière chaque prise de grande décision. Les astrologues étaient très prisés car ils étaient vus comme des scientifiques, de gens de raison, et non comme de dangereux farfelus guidés par le Diable. Les astrologues ont été relativement protégés même si bon nombre d’entre eux pratiquaient aussi la voyance. N’oublions pas que les astrologues faisaient des prédictions pour l’avenir ! C’est là où se niche l’une des plus grandes contradictions de cette époque.
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Cartomancie, boule de cristal…
La voyance pouvait se pratiquer avec un miroir, une boule de cristal, l’eau, le feu, le marc de café, les lignes de la main (la chiromancie). Toutes ces techniques, qui puisent leurs origines depuis la nuit des temps, ont pris de l’ampleur au temps du Moyen-Âge. La cartomancie a jailli de mille feux.
Bien entendu, nous pouvons penser à l’émergence du Tarot de Marseille. Importé par les Tziganes et les bohémiens, ce jeu qui contient des illustrations moyenâgeuses ; a été redessiné en 1760 par Nicolas Convers, Maître Cartier et Imagier du Roi.
Le Tarot de Marseille a ensuite connu un fabuleux destin.
Vous le voyez, la voyance existait au Moyen-Âge. Elle se portait même bien puisqu’on l’utilisait à tout- va pour éclairer les destins collectifs et individuels. Mais « chut !», il fallait se taire. Interdite, elle était immorale… La voyance a repris sa revanche dès la Renaissance. Les esprits se sont peu à peu ouverts sur d’autres réalités. Les mediums et les devins ont été regardés avec plus de bienveillance…