Le voyant Cosme Ruggieri, jeune courtisan à la cour de François Ier
Fils d’un éminent voyant également médecin, Cosme Ruggieri empruntera les pas de son père devenant rapidement un des voyants renommé à la cour du Roi François Ier. Le vieux Rugggieri qui était le devin de Laurent le Magnifique assura donc la filiation de son don via le jeune Cosme qui devint très tôt un des voyants favoris de Catherine de Médicis. Le recours à cette pratique divinatoire met en lumière, en ce XVIème siècle tiraillé entre la toute puissance de la religion et le foisonnement de voyants, une véritable défiance de certains puissants eu égard à la vérité révélée, un discrédit notable vis à vis de la foi.
Cosme Ruggieri, un des voyants favoris de Catherine de Médicis
Dans ce contexte, on découvre toute l’antinomie qui habitait le pouvoir entre sa ligne officielle et sa pratique officieuse : une proclamation nette d’interdit royal afférent à toute pratique, défense ou promotion des Arts divinatoires concomitante en interne à son profond intérêt. En effet, on peut mettre en balance une ordonnance de 1576, aux Etats généraux de Blois, interdisant la divination tandis que Rois et Reines y avaient recours, telle Catherine de Médicis. Multipliant les demandes de divination auprès de quantités de voyant, elle sut néanmoins conserver fidélité à Cosme Ruggieri qu’elle connut vers l’âge de quatorze ans à leurs entrés à la cour de François Ier.
Une fin terrible pour le voyant Cosme Ruggieri
Cosme Ruggieri fut souvent consulté pour la qualité de ses prédictions fondées sur une triple pratique : la consultation des astres, le recours aux miroirs et enfin la nécromancie où la voyance via les corps décédés. A la fois astrologue et voyant, Cosme Ruggieri marqua la postérité par sa fameuse prédiction qui eut lieu, à savoir la mort de Catherine de Médicis à St-Germain. Pour autant, la destinée de Cosme Ruggieri connaîtra un sort bien funeste le jour de sa mort… Suite à la visite de trois capucins encadré du curé de Saint-Médard ayant eu vent de sa mort imminente, ces derniers furent éconduits manu militari par Ruggieri qui contribua à se mettre violemment à dos les représentants de Dieu ici-bas. Dès lors, trois jours après, à peine son dernier souffle émis, la dépouille de Cosme Ruggieri fut traînée, déchiquetée en pleine cité, livrée à la vindicte populaire…