« Les Esprits constituent-ils un monde à part, en dehors de celui que nous voyons ?
» Oui, le monde des Esprits ou des intelligences incorporelles. »
Le Livre des Esprits (84)
Allan Kardec pédagogue à ses débuts
Hippolyte Léon Denizard Rivail, de son de naissance, naquit en 1804 à Lyon d’une famille de juriste. Très tôt, ses parents l’envoient à l’ étranger, sur les berges du Lac de Neuchâtel au château d’Yverdon auprès du pédagogue Johann Heinrich Pestalozzi. Il deviendra lui-même enseignant dès les années 20. En 1824, il ouvre sa propre école privé à Paris, fondée sur la pédagogie de son maître . Puis, il rencontre sa femme, mais, très rapidement, ils doivent faire face à une crise financière : obligés de fermer leur école, le jeune Hippolyte Léon vit de traductions de textes allemands ainsi que de publications de manuels. Continuant sa passion, il donne des cours gratuitement de chimie, physique, anatomie et astronomie. Dans le même temps, il multiplie la publication d’ouvrages de pédagogies, parmi lesquels on note notamment son Plan proposé pour l’amélioration de l’éducation publique.
L’ouverture au spiritisme d’Allan Kardec
« On peut avoir beaucoup d’esprit, de l’instruction même, et manquer de jugement ; or, le premier indice d’un défaut dans le jugement, c’est de croire le sien infaillible. »
C’est certainement par cette citation extraite de son Livre des Esprits qu’on comprend que le pédagogue Hippolyte Léon Denizard Rivail vécut certainement une interrogation intérieure et une sorte de conversion. La pédagogie et la transmission de savoirs rationnels devait pouvoir s’ouvrir au monde moins conventionnels des idées du spiritisme. En effet, il garda une empreinte indélébile de sa fameuse expérience lorsqu’il participa à une séance de tables tournantes en 1855 décidant même de prendre son nouveau patronyme désormais célèbre. C’est de là que le désormais Allan Kardec entreprit des travaux de réflexions sur le spiritisme donnant lieu à de nombreux ouvrages s’étalant de 1857 à 1862, sans compter la publication d’œuvres posthumes.
Le spiritisme et la postérité d’Allan Kardec
Son changement d’identité est loin d’être anodin et anecdotique car il révèle cette remise en question justement de son jugement. Son expérience de 1855 lui réactive cette conviction : dans sa vie antérieure, il portait ce nom d’Allan Kardec et était alors un druide. Désormais ouvert au monde du spiritisme, par lequel on peut travailler en réunion à faire revenir l’esprit des défunts, Allan Kardec publie durant 11 ans des ouvrages fondateurs encore d’autorités aujourd’hui. Les plus connus étant Le livre des esprits paru en 1857, mais on compte aussi Le livre des médiums, quatre ans plus tard et Le voyage spirite en 1862. Tout le parcours pédagogique d’Allan Kardec se retrouve dans ses écrits qui veulent montrer le fruit de ses réflexions sur le spiritisme : face aux accusations de son temps qui dénigre les fait inexplicables comme surnaturels, notre auteur veut démontrer que le spiritisme a valeur de science, porté par des lois naturelles. Il bât donc en brèche les critiques en faisant passer ces faits inexpliqués dans le domaine de la nature que l’on peut donc analyser, interpréter, comprendre.
“ Naître, mourir, renaître encore, progresser sans cesse, telle est la loi !”
Epitaphe d’Alan Kardec